À la suite de la 66e session de la Commission de la condition de la femme (CSW) des Nations unies, le Bureau des affaires publiques de la Communauté bahá’íe du Canada a organisé une discussion en ligne sur les thèmes et les idées découlant de la commission lors du Jour de la Terre 2022.
Laura Friedmann, responsable des médias pour le Bureau des affaires publiques, a ouvert la conversation en observant que la CSW de cette année s’est concentrée sur le changement climatique, l’environnement, la réduction des risques et les façons dont l’égalité des sexes est au centre de la recherche de solutions. « Un certain nombre de Canadiens ont participé à ce dialogue mondial sur la façon dont la participation pleine et effective des femmes à la prise de décision dans la vie publique peut contribuer aux processus de développement durable », a-t-elle observé. « Un processus de transformation sociale est nécessaire pour que l’humanité puisse répondre de manière adéquate au changement climatique. »
Trois intervenants se sont joints à Mme Friedmann, soit Elodie Jacquet, gestionnaire des connaissances et des pratiques au Centre pour le dialogue Morris J. Wosk de l’Université Simon Fraser, Humberto Carolo, directeur général de White Ribbon Canada et coprésident de la Global MenEngage Alliance, et Andrea Salguero, directrice adjointe des relations gouvernementales du Bureau des affaires publiques. Mme Salguero et Mme Friedmann ont participé à la CSW des Nations Unies en tant que membres de la délégation de la Communauté internationale bahá’íe.
Le panel a exploré la corrélation entre l’égalité des sexes et la relation de l’humanité avec l’environnement naturel. Les trois panélistes ont commenté la portée disproportionnée de la crise climatique sur la vie des femmes et des filles. Elodie Jacquet a déclaré : « Les femmes sont plus susceptibles de vivre dans la pauvreté que les hommes, d’avoir [moins] accès aux droits fondamentaux de la personne, comme la capacité de se déplacer librement et d’acquérir des terres, et elles sont confrontées à une violence systémique qui s’intensifie en période d’instabilité. Ces facteurs, et bien d’autres encore, signifient qu’avec l’intensification du changement climatique, ce sont les femmes qui auront le plus de mal. »
Le panel a également examiné comment la participation pleine, égale et active des femmes à la vie de la société est essentielle pour relever les défis du changement climatique. Mme Jacquet a ajouté : « L’inégalité entre les sexes entrave la capacité et le potentiel des femmes à être des protagonistes de l’action climatique. […] C’est pourquoi nous devons repenser radicalement la manière dont les femmes accèdent aux cercles de prise de décision et participent aux discussions sur le climat. »
- Carolo a établi un lien entre la dégradation de l’environnement et les conceptions de la masculinité qui favorisent l’exercice du pouvoir sur les autres. Il a exhorté l’auditoire à « explorer et à décortiquer davantage ces causes profondes de la crise climatique ». M. Carolo a conclu ses remarques en soulignant le rôle des institutions religieuses dans la pratique de la justice et de l’inclusion.
À cet égard, Mme Salguero a abordé les contributions à la Commission de la condition de la femme des Nations unies qui s’appuient sur des idées religieuses et spirituelles. Elle a observé que le thème de « l’interconnexion fondamentale » est apparu tout au long de la commission. « Notre véritable réalité spirituelle est celle d’une Terre indéniablement caractérisée par les liens et l’interconnexion, dont nous sommes appelés à prendre soin en tant que gardiens. Et de ce point de vue, toute approche ou solution pour faire face au changement climatique doit donc tenir compte de cette profonde interconnexion », a-t-elle affirmé.
Elle a également reconnu les schémas d’exploitation et de violence que M. Carolo a mis en évidence dans sa présentation, et a exprimé l’espoir que « les sentiments les plus nobles des êtres humains, à savoir l’amour, la compassion, l’attention et l’humilité, peuvent en fait être cultivés pour remplacer les signes de cupidité et de domination, et les préjugés qui engendrent ces systèmes fondés sur l’exploitation ».