Après avoir enduré dix ans d’emprisonnement injuste et de mauvais traitements, la peine de Mahvash Sabet a pris fin. Elle est l’une des sept membres de l’ancien groupe de responsables des bahá’ís en Iran connu sous le nom de Yaran, qui ont été emprisonnés sur des accusations fausses et sans fondement.
Au cours de sa détention dans les tristement célèbres prisons iraniennes de Evin et de Raja’i Shahr, Mme Sabet s’est distinguée par les soins et la gentillesse qu’elle a offerts à ses compagnons de prison. La journaliste Roxana Saberi, qui a partagé une cellule à Evin avec Mme Sabet et Fariba Kamalabadi, une autre membre des Yaran, a décrit la façon dont leur compassion a touché la vie d’autres détenus, ainsi que le souvenir touchant de la façon dont elles l’ont soignée pendant sa grève de la faim.
En prison, Mme Sabet, ancienne enseignante et directrice d’école qui a également travaillé avec le Comité national d’alphabétisation d’Iran, a trouvé le réconfort dans l’écriture de poèmes. Ses compositions remarquables ont été recueillies et adaptées en anglais, publiées en 2013 dans un volume intitulé Prison Poems, qui a fait l’objet de nombreux commentaires élogieux pour sa qualité littéraire et la profondeur des sujets abordés.
Comme ce fut le cas avec des prisonniers d’opinion, des écrivains, des leaders d’opinion et des poètes qui ont été emprisonnés à tort dans l’histoire, la persécution n’a fait qu’amplifier le pouvoir des idées et des croyances de Mme Sabet.
La situation difficile de son auteur a attiré l’attention sur ce recueil de poésie profondément émouvant, poussant PEN International à présenter Mme Sabet dans une campagne pour la défense des écrivains persécutés. Ses poèmes ont également inspiré une composition musicale du compositeur primé Lasse Thoresen, interprétée lors d’un festival international de musique à Oslo en début d’année.
Mme Sabet, âgée de 64 ans, a été arrêtée en mars 2008. Les six autres membres du groupe des Yaran ont été emprisonnés en mai de la même année. Les sept membres ont été détenus sans communication avec l’extérieur pendant des semaines, ils ont été soumis à l’isolement cellulaire et ont subi des traitements et des privations épouvantables, y compris des souffrances psychologiques et physiques.
« Bien que Mme Sabet soit sortie de prison, elle ne jouira pas encore de la pleine liberté », a déclaré Bani Dugal, la principale représentante de la Communauté internationale bahá’íe auprès des Nations unies à New York. « Elle retourne dans une société où les jeunes bahá’ís sont privés d’accès à l’enseignement supérieur et aux emplois publics, où les attaques sur les petites boutiques appartenant à des bahá’ís augmentent, où les cimetières sont profanés, où les baha’is sont quotidiennement vilipendés dans les médias parrainés par l’État et où ils sont arbitrairement arrêtés et emprisonnés pour leurs croyances. »
Les autres membres emprisonnés du groupe des Yaran devraient également terminer leur peine dans les mois à venir. Ce sont Mme Fariba Kamalabadi, 55 ans, M. Jamalodin Khanjani, 83 ans, M. Afif Naeimi, 55 ans, M. Saeid Rezai, 59 ans, M. Behrooz Tavakkoli, 65 ans, et M. Vahid Tizfahm, 43 ans.
« Nous espérons que leur libération entamera un nouveau chapitre pour le traitement des bahá’ís en Iran et que le gouvernement commencera à supprimer les obstacles dans sa façon de respecter la promesse qu’il a faite de « créer la justice pour tous les Iraniens sur une base d’égalité », a précisé Mme Dugal.
traduit de l’original par www.bahai.fr