Dès la deuxième journée de la Conférence de l’Association d’études bahá’íes les ateliers battaient leur plein, et, cette année, les participants avaient le choix entre treize tables rondes, portant sur des sujets aussi divers que la science et la religion, la bioéthique, le développement durable et l’éducation.Lors de la conférence de cette année de l’AÉB, le Dr Nathalie Auger a parlé de la pratique de choix du sexe. [Photo: Laura Mostmand]
Ceux qui ont assisté à la présentation au sujet des études en traitement équitable entre les sexes ont entendu le Dr Nathalie Auger, médecin et mère de trois filles, parler au sujet de ce qu’elle appèle une forme silencieuse de traitement inéquitable entre les sexes : la pratique de sélection du sexe des enfants en avortant les fœtus de sexe féminin.
Au cours des vingt dernières années, cette pratique, particulièrement répandue en Asie, a enlevé la vie à dix millions de filles en Inde seulement.
Parlant d’un « grand holocauste humain », le Dr Auger a demandé à son auditoire de songer aux conséquences pour le demi-million d’hommes qui, dans vingt ans, ne pourront trouver de partenaire, et pour les femmes qui auront survécu et qui seront considérées comme un bien de plus en plus rare et dont bon nombre seront soumises à la violence et à des mariages forcés.
Faisant appel à l’analogie utilisée par ‘Abdu’l-Bahá, et par laquelle il compare l’humanité à un oiseau qui ne peut voler si ses deux ailes, l’homme et la femme, ne sont pas développées également, le Dr Auger a expliqué comment l’absence de ces femmes désavantagera toute une société.
En s’appuyant sur une récente déclaration de la Communauté bahá’íe internationale au sujet de la violence contre les femmes, elle a souligné le besoin qui existe d’aller au-delà des solutions qui s’appuient sur les réformes de la loi, en disant qu’il est trop facile de contourner les lois contre le choix du sexe.
Faisant remarquer que le traitement équitable entre les sexes n’est pas mesuré efficacement en Occident, le Dr Auger a expliqué qu’on croit généralement que le choix du sexe n’est pas pratiqué en Amérique du Nord. Craignant que cette pratique ait été amenée au Canada de l’Asie, elle a étudié la proportion qui existe entre les deux sexes au Québec (normalement dans une population donnée, pour chaque cent filles qui naissent, 105 garçons viennent au monde), et elle a découvert que dans certains groupes ethniques, il est possible que la pratique du choix du sexe ait cours. Les résultats de sa recherche seront bientôt publiés.
La présentation du Dr Auger a suscité une discussion animée au sujet de la pratique du choix du sexe, et de la portée des enseignements de Bahá’u’lláh sur les causes sous-jacentes complexes de ce problème. Cela a permis de cerner d’autres sujets potentiels de recherche. Il serait, par exemple, possible d’étudier la proportion qui existe entre les sexes au sein de la communauté bahá’íe de l’Inde, ce qui permettrait de déterminer si les enseignements bahá’ís ont influencé les attitudes à l’endroit des enfants de sexe féminin.
Le Dr Auger pratique la médecine communautaire et est spécialisée en épidémiologie et en biostatistique.