Le 30 mars 2023, plus de quarante personnes, dont des enfants et des adultes, se sont réunies au Centre bahá’í de Toronto pour une soirée de dialogue sur les enseignements autochtones. L’événement, un partenariat entre le Bureau des affaires publiques de la Communauté bahá’íe du Canada, le Centre bahá’í de Toronto et l’organisation Neenahnew Oskapewasik, a été une occasion d’apprendre des aînés cris Frances Whiskeychan et Patrick Etherington, qui étaient de passage.
M. Ronaldo Aguilera, membre de la communauté bahá’íe de Toronto et hôte de l’événement, a souhaité la bienvenue aux participants et a exprimé sa gratitude aux aînés pour la nature spirituelle de leur travail éducatif, qu’ils ont dit entreprendre comme « des déplacements spirituels à travers l’île de la Tortue, pour éduquer les membres de la collectivité sur les survivants des pensionnats indiens et ceux qui n’ont pas réussi à rentrer chez eux ». Faisant référence à la vie de ʻAbdu’l-Bahá, M. Aguilera a expliqué que l’engagement de la communauté bahá’íe canadienne envers la réconciliation est animé par le principe de l’unité de l’humanité, principe qui était au cœur de la vie et du message de ce dernier. Selon ce principe, « les différences de teint, de culture, de langue, de nationalité, de religion dans le monde de l’humanité ne devraient pas être la cause de division, mais la source de célébration ».
Dans leurs présentations liminaires, s’inspirant de leur expérience en tant qu’éducateurs communautaires et survivants des pensionnats indiens, les aînés Whiskeychan et Etherington ont souligné l’importance d’une éducation et d’une guérison fondées sur la terre, et de la participation des communautés confessionnelles au travail de réconciliation. M. Etherington a parlé des effets déshumanisants du système des pensionnats indiens et des conséquences persistantes de la colonisation. Il a insisté sur le fait qu’il est important de se sentir responsable du bien-être de la génération suivante, disant que les aînés et les jeunes ont un rôle à jouer pour surmonter nos antécédents de conflits et d’injustices. M. Etherington a déclaré qu’il était essentiel d’écouter sincèrement l’histoire difficile des peuples autochtones et ses effets sur leur vie.
Mme Whiskeychan a parlé de l’importance de séparer les actions des individus de celles de leurs ancêtres, et a dit qu’il est toujours possible de réparer les relations en étant respectueux des cultures et croyances des autres. Elle a également affirmé que la forte présence des cultures indigènes dans notre pays était une source d’espoir : « Nous avons notre culture, nos croyances, notre langue, et rien ne peut plus nous les enlever. Nous sommes très forts et nous allons de l’avant, mais nous devons toujours apprendre à nos enfants et à leurs enfants à continuer sur ce chemin. »