L’Assemblée générale des Nations unies a exprimé sa « profonde inquiétude concernant les graves violations continues et répétées des droits de l’homme » en Iran, montrant ainsi que la communauté internationale ne se laissera pas influencer par de vaines promesses d’amélioration.
Par un vote de 86 voix pour, 36 contre et 61 abstentions, l’Assemblée a approuvé une résolution, rédigée en termes forts, qui, bien qu’elle se réjouisse des promesses récentes faite par le nouveau président d’Iran d’améliorer les droits de l’homme, a néanmoins mentionné son inquiétude concernant les exécutions injustifiées, l’usage de la torture, les limitations de la liberté de réunion et d’expression et les discriminations permanentes envers les femmes, les minorités ethniques et religieuses, y compris les membres de la foi bahá’íe.
« Nous nous réjouissons du fait que la communauté internationale préfère de toute évidence l’action plutôt que les mots, et le monde entier a ainsi montré de manière évidente par ce vote d’aujourd’hui qu’il attend que l’Iran se comporte selon les nouvelles promesses qu’il a faites, ainsi que selon ses engagements en vertu de la loi internationale », a déclaré Bani Dugal, la représentante principale de la Communauté internationale bahá’íe aux Nations unies.
« L’Iran n’a pas encore modifié sa façon d’agir. Cela est assurément vrai en ce qui concerne les bahá’ís iraniens qui ne voient aucun répit dans la constante persécution systématique qui a été dirigée par le gouvernement depuis 1979.
« Comme la liste des violations dans cette résolution le montre clairement, l’Iran n’a pas non plus cédé dans son oppression de millions d’autres citoyens iraniens qui désirent seulement profiter eux aussi des libertés fondamentales dont bénéficient les citoyens de la plupart des autres pays », a-t-elle précisé.
Entre autres choses, la résolution exprime sa « profonde inquiétude » au sujet de l’utilisation permanente de la torture par l’Iran et de son taux élevé d’exécutions, notant la « grande fréquence de la mise à exécution des peines de mort en l’absence de garanties internationalement reconnues.
La résolution a également noté « l’étendue des restrictions considérables au droit à un rassemblement pacifique, à la liberté d’association et d’expression d’opinion », le « ciblage et le harcèlement systématique des défenseurs des droits de l’homme » et « l’inégalité omniprésente entre les sexes et la violence envers les femmes ».
Au sujet de la question de la discrimination envers les minorités ethniques et religieuses, l’Assemblée a exprimé son inquiétude à propos de la discrimination contre les « Arabes, les Azéris, les Baloutches, les Kurdes et leurs défenseurs » avec aussi « de graves limitations et restrictions du droit à la liberté de pensée, de conscience, de religion ou de croyance » affectant « les chrétiens, les juifs, les musulmans soufis, les zoroastriens et leurs défenseurs ».
La résolution a consacré plus d’un paragraphe à la situation à laquelle font face les bahá’ís iraniens, mettant l’accent sur leur « persécution continue » y compris « des attaques et des meurtres ciblés, sans enquête appropriée pour trouver les responsables, les arrestations et les mises en détention arbitraires, la restriction de l’accès à l’éducation supérieure en raison de la religion, l’emprisonnement prolongé des responsables de la communauté bahá’íe iranienne, la fermeture d’entreprises appartenant à des bahá’ís et la criminalisation de facto de l’adhésion à la foi bahá’íe ».
Mme Dugal a fait remarquer que plus de 100 bahá’ís, détenus uniquement à cause de leurs croyances religieuses, sont actuellement en prison.
La résolution a été présentée par 47 pays. Elle demande également à l’Iran de mieux coopérer avec les observateurs des droits de l’homme des Nations unies, en leur permettant, par exemple, de se rendre en Iran et aussi que le secrétaire général des Nations unies présente un rapport l’année prochaine sur les progrès de l’Iran afin de s’acquitter de ses obligations en matière des droits de l’homme.
La résolution de ce 18 décembre 2013 était la 26e du genre prise par l’Assemblée générale depuis 1985.