L’architecte William Sutherland Maxwell a joué un rôle considérable dans l’établissement de la communauté bahá’íe du Canada. Compagnon fidèle et soutien de son épouse May Maxwell, la « mère » de la communauté bahá’íe du Canada, il a connu beaucoup de succès dans sa carrière et est considéré comme un des plus importants architectes des premières décennies du vingtième siècle au Canada. Durant les dernières années de sa vie, au Centre mondial bahá’í, il a servi Shoghi Effendi, chef de la foi bahá’íe et époux de sa fille, Mary Maxwell.
William Sutherland Maxwell est né à Montréal en 1874. Comme son frère Edward, il s’intéressait à l’art et à l’architecture. Edward avait obtenu son diplôme d’ingénieur de l’Université McGill, mais, de son côté, à dix-sept ans, William Sutherland Maxwell est allé à Boston et bientôt son talent extraordinaire pour le dessin et la conception artistique s’est manifesté.
En 1899, il est allé vivre à Paris pour fréquenter l’École des Beaux-Arts. Il y a rencontré May Bolles qui était déjà membre active de la jeune communauté bahá’íe de Paris et venait de rentrer d’un pèlerinage à Haïfa où elle avait visité ‘Abdu’l-Bahá. Après de longues fréquentations, May Bolles et William Sutherland Maxwell se sont mariés, le 8 mai 1902, à Londres, en Angleterre.
Ils se sont établis la même année à Montréal et leur maison est devenue le premier centre d’activité bahá’íe de cette ville. William Sutherland Maxwell et son frère sont devenus partenaires de l’entreprise Edward et W.S. Maxwell. Avant la Première Guerre mondiale, c’était la plus grande entreprise architecturale au pays. Ensemble, ils ont produit certains des bâtiments les plus connus du paysage canadien, comme le Parlement provincial de la Saskatchewan, l’hôtel Pallister de Calgary, la tour centrale du Château Frontenac, et, à Montréal, le Musée des Beaux-Arts, l’église du Messie et l’aile des infirmières de l’Hôpital Royal Victoria, ainsi qu’un grand nombre de bâtiments publics et de maisons privées.
William Sutherland Maxwell possédait deux talents rarement présents simultanément dans une même personne, une connaissance encyclopédique des arts et une capacité de donner une grande vitalité à ses projets. Au cours des ans, ses talents et ses réalisations lui ont attiré bien des honneurs. Il a été nommé membre de la Royal Institute of British Architects (l’Institut royal des architectes britanniques); membre et président de l’Institut royal d’architecture du Canada; membre et vice-président de l’Académie royale des arts du Canada; président de l’Association des architectes du Québec; membre fondateur du Pen and Pencil Club et du Arts Club de Montréal.
En 1937, sa vie a changé radicalement en raison du mariage de sa fille Mary Maxwell à Shoghi Effendi, le Gardien de la foi bahá’íe. Avec May, il a visité certaines villes de la région Est des États-Unis pour y appuyer le développement de la foi bahá’íe.
En 1940, à son arrivée à Buenos Aires, May Maxwell est décédée. Pour William Sutherland Maxwell, les années suivantes ont été les années d’un grand épanouissement spirituel. Il a accepté le décès de son épouse avec humilité, foi et gratitude pour toutes les années de bonheur qu’ils avaient vécues ensemble. Après le décès de Mme Maxwell, Shoghi Effendi a invité M. Maxwell, maintenant complètement seul, à venir vivre à Haïfa.
Les années où il a vécu à Haïfa ont coïncidé avec certaines des années les plus difficiles de Shoghi Effendi et M. Maxwell était spirituellement ferme comme le roc. Graduellement, Shoghi Effendi a commencé à lui confier de petits projets de construction : un nouvel escalier, un lampadaire, une entrée. Pour un architecte possédant plus de quarante ans d’expérience, c’était un jeu d’enfant. Dans ces occasions, il produisait un sketch en perspective à la plume, il le colorait et le montrait à Shoghi Effendi pour qu’il puisse visualiser l’élément terminé. Enchanté de ses talents, Shoghi Effendi a demandé à M. Maxwell de créer un concept pour achever le mausolée du Báb.
En 1942, William Sutherland Maxwell montre à Shoghi Effendi des études pour une superstructure du mausolée. Ce n’est pas un travail facile. Un bâtiment carré d’un étage, en pierre et ressemblant à une forteresse, bâti minutieusement par ‘Abdu’l-Bahá existe déjà à mi-chemin du sommet escarpé de la montagne. Au-dessus de ce bâtiment, sans le détruire ou le cacher, une nouvelle structure doit être érigée.
Les années se sont poursuivies ainsi, M. Maxwell, continuant à servir Shoghi Effendi, l’aidant non seulement dans des questions architecturales, mais aussi avec la correspondance, les visiteurs, les communications avec le gouvernement et diverses autres tâches. En 1949, sa santé s’est détériorée et M. Maxwell désirait ardemment revoir Montréal. Des arrangements ont été faits pour qu’il passe l’été de 1951 chez lui, accompagné par son infirmière dévouée. Il est ainsi rentré au Canada, mais son mauvais état de santé ne lui a pas permis de retourner en Terre sainte après son séjour. L’hiver suivant, Shoghi Effendi lui a accordé le très grand honneur d’être nommé Main de la cause de Dieu. William Sutherland Maxwell a compris la signification de l’honneur qui lui était fait et en a été très touché. Il a dit : « Je n’ai pas fait cela tout seul. Il y beaucoup d’autres personnes qui ont aidé. » Une telle humilité était typique de cet homme. Il est décédé au printemps 1952.
Sur les pentes du mont Carmel, un monument éternel à ses talents et à sa dévotion s’élève au-dessus du tombeau du prophète-martyr de la foi bahá’íe - la superstructure du tombeau du Báb.
Cet article s’inscrit dans une série sur d’importants personnages historiques de la communauté bahá’íe du Canada, qui ont joué un rôle dans l’établissement et le développement de la communauté au Canada. Au cours de cette année, le Service canadien de nouvelles bahá’íes publiera chaque mois une courte biographie.