« Quelles sont nos aspirations pour les jeunes ? Non seulement en matière de l’employabilité, mais aussi dans leur développement personnel — en tant que personnes et pas seulement en tant que travailleurs. »
C’était l’une des remarques faites par Tanika McLeod, associée de recherche avec YouthREX (Youth Research and Evaluation Exchange), lors d’une réunion d’une communauté de pratique tenue au Centre bahá’í de Toronto sur « Le pouvoir du mentorat en matière de perspectives d’emploi des jeunes ». Environ 40 personnes provenant de douzaines d’organisations et d’organismes gouvernementaux de la région de Toronto y ont assisté.
C’était la deuxième conférence de personnes appartenant à cette communauté de pratique organisée par le Bureau des affaires publiques de la communauté bahá’íe du Canada.
La première conférence avait rassemblé des représentants de divers organismes et organisations pour explorer les voies d’accès des jeunes à l’emploi. « Nous avons convenu que des résultats positifs en matière d’emploi des jeunes impliquent non seulement les efforts des jeunes eux-mêmes, mais aussi les structures et les systèmes qui les soutiennent — ou ne les soutiennent pas — dans leur transition vers l’emploi et l’âge adulte », a déclaré Cyril Cromwell, responsable de l’apprentissage et du développement chez YouthREX. « Par conséquent, ce n’est pas seulement le “décollage” vers le travail qui demande de l’attention, mais aussi un “atterrissage” réussi dans un travail plus sûr. »
Les résultats de cette conférence ont été consignés dans un document de réflexion et une série de courtes vidéos.
« En nous appuyant sur la première conférence, nous avons décidé de nous concentrer sur le rôle que joue le mentorat pour aider les jeunes à devenir les protagonistes de leur propre avenir et de leur développement », a ajouté Ashraf Rushdy, coordonnateur du projet au Bureau des affaires publiques. « Nous voulions en apprendre davantage sur les caractéristiques d’une relation de mentorat réussie et sur le type d’environnement ou de culture qui permet aux programmes de mentorat de prendre racine et de se développer naturellement. »
La conférence a commencé par un certain nombre de conférenciers invités qui ont relaté leur expérience des programmes de mentorat. Neda Farahmandpour a parlé de son expérience dans un certain nombre de milieux professionnels et avec la Wordswell Association for Community Learning, un organisme d’inspiration baha’ie.
« La transition de l’école à l’emploi exige que les jeunes se connaissent et sachent ce qu’ils peuvent offrir. Le mentorat peut les aider à acquérir une certaine conviction et à planifier leur avenir en fonction de leurs propres talents et capacités », a-t-elle dit.
« Dans ce contexte, un mentor ne se contente pas de dresser une liste de contrôle, il doit aussi voir le jeune — ses forces, ses aspirations — et l’aider à s’exprimer et à se nourrir d’expériences collectives.
Tanika McLeod a ajouté qu’un mentorat efficace exige de » connaître les jeunes et la réalité de leur vie, y compris ce à quoi ils sont confrontés à la maison et à l’école… Cela signifie créer une approche plus globale, qui est bien davantage que la simple résolution de problèmes, mais qui intègre une vision plus intégrée de leur vie ».
Dans le cadre de discussions en petits groupes, de nombreux participants ont également parlé de la nature précaire du travail que de nombreux jeunes rencontrent lorsqu’ils entrent sur le marché du travail. Cela a des répercussions sur la façon dont les mentors aident les jeunes à penser à leur avenir. Les programmes qui réussissent adoptent une approche fondée sur les points forts qui renforce la confiance en soi et enseigne aux jeunes des compétences transférables d’un emploi à l’autre et qui peuvent être utilisées dans une main-d’œuvre en évolution.
Les participants se sont également consultés sur la façon d’aider les jeunes à explorer d’autres types d’économie et d’autres moyens de gagner leur vie, qui peuvent se trouver en dehors des structures qui favorisent la dépendance et l’exploitation.
Ce thème a également été soulevé dans un document de réflexion présenté par le Bureau des affaires publiques, qui s’appuyait sur l’expérience de la communauté bahá’íe dans le contexte de programmes de mentorat pour les jeunes :
Nos espoirs et nos aspirations pour les jeunes ne se limitent pas à les aider à s’insérer dans un rôle prescrit dans la société, en particulier un rôle qui leur donne peu de possibilités de progrès futur. Nous pourrions aussi imaginer que les jeunes sont capables de devenir les protagonistes de leur propre croissance et de leur propre développement, et les catalyseurs de la transformation de leur situation sociale. Si nous les voyons sous cet angle, le mentorat irait au-delà de l’apprentissage pour produire un CV attrayant, comment bien réussir une entrevue ou développer des compétences en entrepreneuriat. Il s’agirait aussi de les aider à réfléchir à la condition de la société et à leur propre potentiel pour contribuer de manière constructive à sa transformation.
La prochaine conférence des membres de cette communauté de pratique aura lieu en septembre 2019.
Crédit photo: Chris Penrose, YouthREX